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Ce magazine est apparu en 1983 et as été le magazine de référence pour beaucoup. Il traitait de nombreuses machines (PC, Atari, Amiga, etc..) ce qui permettait grâce à lui d'avoir un aperçu de l'ensemble du marché du jeu vidéo.
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The Colonel's Bequest


Tilt n°77 - Avril 1990

PC TOUS ECRANS
Une enquête dans le plus pur style Agatha Christie avec des personnages suspects bloqués sur une île brumeuse, des meurtres et une intrigue évolutive menée par une innocente héroïne...
Sierra One Line. Scénario : Roberta Williams ; programme : C. Hoyt et C. Iden ; animation : D. Herring ; graphisme : J. Austin, D. Herring et J. Moore ; musique : K. Allen

C'est un Sierra pas comme les autres. Plus que jamais, l'ambiance est au rendez-vous dans cette vieille demeure où s'affrontent douze personnages, qui semblent tout droit sortis des meilleurs écrits d'Agatha la rusée. Colonel's Bequest est un soft passionnant, inoubliable, incontournable.

Ce qui différencie cette aventure des productions antérieures de Sierra, c'est son intéractivité poussée, l'évolution de l'intrigue que vous devez résoudre. Finie la longue quête d'indices qui vous mène au travers d'un vaste terrain de jeu, sans jamais de retour en arrière. Ici, la jeune Laura se retrouve bloquée sur une ïlequi, outre la grande demeurre du colonel, compte quelques hangars, une église, des jardins. A l'intérieur de la maison, une douzaine de pièces renferment un nombre impressionnant d'indices. Et c'est au milieu de ce superbe décor "vieille angleterre" que le drame se noue...

Au cours du premier dîner qui suit votre arrivée, le vieux colonel annonce qu'il fera hériter toute sa famille. Sa famille, réunie au grand complet pour l'occasion, se compose en fait d'une dizaine personnes toutes plus louches les unes que les autres. Une seule semble dénuée d'arrière-pensées : Laura, votre personnage, invitée au manoir par son amie Lillian. On interroge les gens, on prend des notes sur les amitiés, connivences ou haines farouches qui lient tous ces personnages., on farfouille, en attente... du premier crime. L'une est alcoolique, l'autre a des dettes, le troisième parle tout seul avec le perroquet... Après une journée entière de recherche (correspondant à une heure sur la grande horloge du hall), un cri, une tache de bougie, Gertrude a traversé la fenêtre pour mourir dans les plates-bandes du parc. Accident ? Ce n'est en tout cas pas le dernier ! Dans Colonel's Bequest, les personnages évoluentquelle que soit votre progression. Si elle n'est pas très attentive, la jeune Laura (une héroïne, c'est rare dans la micro, mais il faut dire que le scénarioest de Mme Roberta Williams) passe à côté de tous les indices, ne découvre pas ces passages secrets qu ipermettent d'écouter sans être vu, ne flaire rien d'anormal dans le plancher de la chapelle, ne surprend pas le vieux colonel et la servante Fifi en pleine action... Bien sûr, l'aventure risque très vite de devenir mortelle pour notre jeune détective, comme le témoigne par exemple, la superbe scène de la douche, clin d'oeil à la Psychose d'un certain cinéaste ! Car, en plus de sa formidable intéractivité, ce soft utilise une gestion graphique absolument parfaite. En mode EGA, les décors sont d'une qualité irréprochable. L'animation des personnages, à la Sierra, est toujours aussi souple. Enfin, un nombre incroyable de mini animations vient accentuer le réalisme de l'histoire. On sursaute quand la silhouette de l'assassin passe derrière une vitre, on a le frisson lorsque, cachée, Laura surprend une conversation. Côté maniabilité, merci à la souris pour sa souplesse et aux classiques touches rapides qui répètent vos ordres ou raccourcissent la frappe au clavier. Les très nombreux interrogatoires auxquels se livre Laura auraient pu être fastidieux. Pourtant, l'aventure est tellement passionnante que jamais je n'ai ressenti la moindre lassitude. Souvenez-vous de l'excellent Manoir de Mortevielle. Colonel's Bequest surpasse, à mon sens, ce déjà très fameux titre, à la gestion plus directe du personnage. En fait, ce soft mêle l'ambiance du Manoir à l'action 3D d'Indiana Jones.

Qu'espérer de mieux ? Ah si, un seul petit défaut... Lorsqu'un personnage sort d'une pièce, Laura peut toujours être tenter de le suivre, elle n'y parvient pas puisqu'il disparaît systématiquement. Mais souligner un tel défaut, c'est en fait complimenter encore l'équipe de Sierra. Face à un produit d'une telle qualité, on en vient à imaginer un jeu encore plus fou, une partie où plusieurs joueurs manieraient chacun l'un des personnages, où l'intéractivité serait parfaite, l'aventure micro du futur en quelque sorte. Un nouveau pari pour l'équipe de Sierra...
En attendant, foncez tous chez Henri Dijon, le colonel (qui pourrait bien mourir, à moins que ce ne soit lui le coupable ?), et sus à l'ennemi !

P.S. : rendez-vous sur la rubrique Message in the bottle pour les premiers rapports de l'enquête...

Olivier Hautefeuille